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Le sens de l'exploitation

Mais tu n'as des yeux et un cœur que pour te livrer à la cupidité, pour répandre le sang innocent, et pour exercer l'oppression et la violence.

Jérémie 22.17

Les gens libres sont, à juste titre, scandalisés par l'exploitation. Quand des dictateurs tyranniques se remplissent les poches en opprimant et en appauvrissant leur peuple, des groupes de soutien et des gouvernements passent à l'action. Mettre un terme à l'oppression des pauvres est un but louable, mais on ignore trop souvent une forme d'exploitation encore plus sinistre : la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Comment la désigner autrement alors que des gens sont tués pour que d'autres puissent avoir une vie plus saine, longue ou agréable ?

Jérémie condamne l'avant avant-dernier roi de Juda, un impitoyable fantoche de l'Égypte nommé Jojakim. Intronisé par Pharaon Néco après la capture du roi Joachaz (2 Rois 23.31-35), Jojakim ne se souciait absolument pas du bien-être de son peuple. Il ne se préoccupait que d'apaiser ses maîtres égyptiens et de pourvoir à son confort personnel. Plus choquant encore, Jojakim réduisit son peuple en esclavage pour se construire un luxueux palais. Jérémie le condamne : « Malheur à celui qui bâtit sa maison par l'injustice, et ses chambres par l'iniquité ; qui fait travailler son prochain sans le payer, sans lui donner son salaire » (v. 13). Ensuite, en démasquant l'égoïsme et la position précaire du roi, le prophète se moque de lui : « Est-ce que tu règnes, parce que tu as de la passion pour le cèdre ? » (v. 15). Au lieu de pourvoir à son confort personnel et de flatter son ego en répandant le sang et la sueur de son peuple, Jojakim aurait dû suivre l'exemple de son père Josias : « Ton père ne mangeait-il pas, ne buvait-il pas ? Mais il pratiquait la justice et l'équité, et il fut heureux ; il jugeait la cause du pauvre et de l'indigent, et il fut heureux… » (v. 15-16a). Mais Jojakim refusa, et Dieu le condamna, car il répandait le sang innocent et il exploitait son peuple.

L'exploitation est l'usage injuste et égoïste d'une autre personne pour son avantage personnel. C'est le fait de traiter des êtres humains comme des instruments et de les considérer comme de simples moyens de parvenir à ses fins. On doit certainement tirer des conclusions économiques des paroles de Jérémie, mais il serait dommage de s'arrêter à leurs implications dans ce domaine. En fait, cela reviendrait à ignorer les formes d'exploitation les plus pernicieuses et les plus viles. Les gens civilisés sont toujours révoltés par les récits de la brutalité nazie dans les années 1930 et 1940, où des « expériences » ont été pratiquées sur des malades mentaux dans l'espoir abject que certains progrès médicaux pourraient résulter de leurs tourments. Si on n'adhère pas à l'hypothèse peu convaincante et opportuniste (ce qui la rend suspecte) que les embryons ne sont, en quelque sorte, pas des personnes, expliquer en quoi la logique de la recherche sur les cellules souches embryonnaires est différente défie la raison. Recueillir les cellules souches d'un embryon tue un être humain ; cela prive automatiquement l'embryon de sa vie.1

Les chrétiens ne sont pas indifférents à la douleur et au désespoir des gens malades et éprouvés. Leur Seigneur est venu pour guérir « toute maladie et toute infirmité parmi le peuple » (Matt. 4.23). Mais les pasteurs chrétiens ne peuvent pas rester assis les bras croisés pendant qu'un groupe de personnes demande qu'un autre groupe serve de ressources naturelles exploitées à leur profit. Nul n'est aussi désarmé qu'un enfant en gestation, et en face de l'exploitation cupide d'embryons humains pour leurs cellules souches, l'Église ne peut garder le silence.

Notes :
1

Voir l'article du Journal Kairos : « La recherche embryonnaire : « plus corruptrice que l’avortement » – Eric Cohen (1977 - ) ».


Texte biblique de la Nouvelle Edition de Genève Copyright ©1979 Société Biblique de Genève Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.