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Le pouvoir d'aveuglement du mal, ou le mal considéré comme un « devoir »

La philosophe française, Simone Weil a fait preuve d'une clarté peu commune pour dénoncer le mal chez l'homme. Pour avoir vu de ses yeux les horreurs qui ont terrassé l'Europe dans les années 1930 à 1945, elle a bien compris combien les gens ordinaires étaient capables de perversité et elle a beaucoup réfléchi à cet état de fait. L'une de ses conclusions les plus effrayantes est celle-ci : « Le mal, quand on y est, n'est pas senti comme mal, mais comme nécessité, ou même comme devoir. »1

Cette simple observation, selon laquelle même les gens qui commettent les pires atrocités pensent faire ce qui est juste, est révélatrice, en particulier dans les débats contemporains portant sur des sujets moraux aussi cruciaux que l'avortement,2 par exemple. En s'adressant au journal The Pantagraph de Bloomington, dans l'Illinois, Alex Sanger,3 le président du Conseil international du Planning familial, « a déclaré que le combat pour la liberté de reproduction ne serait pas gagné tant que les Américains ne seraient pas persuadés que l'avortement est moral. » Et Sanger et d'autres défenseurs de l'avortement sont réellement convaincus de détenir les meilleures règles morales. Pour eux, la santé d'une femme et sa capacité de pouvoir mettre un terme à sa grossesse priment sur toutes les autres normes. « La grossesse est dangereuse, conclut Sanger. Ce n'est pas une partie de plaisir pour une femme. »4

De la même façon, les défenseurs des « mariages » homosexuels parent du langage de la vertu leurs prétentions à des droits légaux. Quand l'Acte de partenariat civil a été adopté en Grande-Bretagne en décembre 2005, David Self, un auteur pigiste sur les questions religieuses, a acclamé la législation, qu'il considérait comme « l'introduction d'une nouvelle moralité dans la société gay et lesbienne » encourageant les relations homosexuelles qui « font passer la fidélité et l'amour avant la promiscuité secrète » – un problème qui, il le reconnaissait, sévissait dans la communauté gay. En dépit du fait que ces partenariats reconnus légalement « sentent le relativisme »,5 Self croit que son partenaire gay et lui pratiquent une haute forme de moralité.6

Ces réactions ne devraient pas surprendre le chrétien avisé. Dès le début, le péché de l'homme démontre qu'à la base, le pécheur rejette la vérité et devient esclave du péché. Être un pécheur, c'est, de diverses manières, « appeler le mal bien et le bien mal ».7 Lorsque la sagesse déclare : « Tous ceux qui me haïssent aiment la mort »,8 elle insiste sur ce thème et elle démontre le lien qui existe entre cette boussole morale inversée et l'idolâtrie. Détourner son cœur du Créateur, c'est se livrer soi-même au mal et tourner le dos à ce que chacun devrait savoir être réellement vrai à la lumière de la nature et de la grâce commune à tous les hommes. Le résultat, pour reprendre les termes de Paul, c'est qu'on traverse la vie avec une « conscience flétrie ».9 Les défenseurs acharnés de l'avortement ou des droits des homosexuels ne sont ni sans amour, ni impies. Au contraire, ils ont un grand amour et une grande foi. Mais ils aiment et adorent des choses mauvaises, et même des choses abominables. C'est vraiment triste ! Cette pensée devrait affliger profondément le cœur de tous les disciples.

Il est nécessaire que ceux qui parlent au nom des catégories morales traditionnelles comprennent bien ceci : ceux qui s'opposent à eux le font à partir de ce qu'ils perçoivent comme une vertu. Réaliser ce qui se passe vraiment nous éclaire : il s'agit de gens esclaves des ténèbres, mais qui, intérieurement, croient être des enfants de lumière. Le fait de comprendre cette conception bizarre et complètement tordue de la vie influence l'attitude du chrétien à l'égard des soi-disant « guerres culturelles ». Nos « adversaires » ne sont pas seulement dans l'erreur. Il s'agit de personnes malencontreusement prises au piège de notre mentalité contemporaine, et qui ont désespérément besoin d'être libérées. Le défi pour les messagers de Dieu, aujourd'hui, est de remplacer ces idoles du cœur par quelque chose de meilleur auquel croire et Quelqu'un de meilleur à adorer.

Notes :
1

Simone Weil, La pesanteur et la grâce. (Presses Pocket), p. 133.

2

Voir aussi l'article du Journal Kairos : « La nature nietzschéenne de l'avortement ».

3

Alex Sanger est le petit-fils de Margaret Sanger, fondatrice du Planning familial, connu sous le nom de National Birth Control League en 1916.

4

Paul Swiech, “Advocate: Abortion Does Involve Morality,” The Pantagraph, 20 septembre 2005, A3.

5

Voir aussi l'article du Journal Kairos : « L'homosexualité et la sagesse des âges ».

6

David Self, “Face to Faith: Civil Partnerships Will Lead to the Introduction of a New Morality into the Gay and Lesbian Community,” The Guardian, 17 décembre 2005, p. 35, http://www.guardian.co.uk/comment/story/0,,1669317,00.html (accédé le 1er mars 2006).

7

Ésaïe 5.20.

8

Proverbes 8.36.

9

1 Timothée 4.2.


Texte biblique de la Nouvelle Edition de Genève Copyright ©1979 Société Biblique de Genève Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.