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L'éthique chrétienne des « loisirs »

En juin 2007, le Bureau des statistiques du travail (BLS) a établi un rapport sur la façon dont les Américains passent leur temps. Environ 13 000 participants de quinze ans et plus ont noté le nombre d'heures qu'ils consacraient au travail, aux tâches ménagères, aux soins donnés à leurs enfants et aux loisirs. Les résultats n'ont rien d'étonnant. Au cours de la plupart de leurs journées, les Américains actifs passaient la plupart de leur temps à dormir, à travailler et à se détendre.1 Mais que doivent penser les chrétiens des « loisirs », la catégorie la plus flexible de la liste ?

Premièrement, les Américains ont vraiment le temps de se délasser. En fait, d'après les statistiques BLS, ils consacrent environ 35 heures par semaine à certains types de loisirs. La plupart des chrétiens n'ont donc aucune raison de se lamenter : « Je n'ai jamais un moment de repos ! »

Deuxièmement, on doit s'accorder des moments de détente. C'est à la fois le modèle donné par Dieu et son commandement. Après avoir créé toutes choses, il s'est arrêté, a contemplé son œuvre et a déclaré qu'elle était bonne (Gen. 1.31). Par la suite, il a dit à son peuple de suivre son exemple et de ne pas travailler le septième jour (Exode 20.8-11). Le principe est clair : le peuple de Dieu doit régulièrement et délibérément poser sa houe, son stylo et son aspirateur pour se reposer. Les loisirs ne sont pas un travail, et les chrétiens doivent apprécier la différence. L'auteur de l'Ecclésiaste a appelé à juste titre ses lecteurs à profiter des plaisirs de la vie : « Va, mange avec joie ton pain, et bois gaiement ton vin, car dès longtemps Dieu prend plaisir à ce que tu fais » (Eccles. 9.7). Le Seigneur a approuvé la détente. Nous ne devons pas nous sentir coupables de passer du temps à nous faire plaisir. Cela fait partie du plan de Dieu.

Troisièmement, si nous devons profiter de nos moments de loisirs, ce doit être avec sagesse. Les maîtres mots sont l'équilibre et la diversité. Le BLS a rapporté que les adultes de 25 à 34 ans passaient 2,85 heures par jour (soit à peu près la moitié de leurs moments de loisirs) devant la télévision.2 Une frénésie de distractions aussi massive et passive n'est pas saine. Comme un enfant qui a mal à l'estomac après avoir dévoré trop de barbe à papa, les drogués de la télévision se plaignent d'apathie, d'ennui, d'isolement et d'un manque de motivation.3 Leland Ryken avait raison d'exhorter l'Église en écrivant : « La vie chrétienne nous appelle à quelque chose de meilleur que la superficialité, la stupidité et l'immoralité qui caractérisent la plupart des productions de l'industrie des loisirs aujourd'hui. »4 Savourer votre émission préférée n'est pas un péché, mais une riche vie de loisirs peut aussi comprendre du temps passé à lire un bon livre, à bavarder avec un ami, à jouer au golf à l'aube ou à faire du jogging en ville. Quoi qu'on fasse, il est important de se souvenir que Dieu n'est pas indifférent à nos loisirs. C. S. Lewis l'a très bien dit : « Nos loisirs et même nos jeux sont une affaire sérieuse. Dans l'univers, il n'y a pas de terrain neutre : chaque centimètre carré, chaque fraction de seconde est réclamée par Dieu et convoitée par Satan… »5

Quatrièmement, les loisirs devraient être savourés dans le contexte d'un travail. C'est seulement après avoir créé le monde que Dieu s'est reposé. Une partie du délassement consiste donc à se ressourcer après avoir travaillé consciencieusement. Autrement dit, le travail et les loisirs sont « des parties complémentaires d'une harmonie divine et d'un tout voulu par Dieu. »6 Le travail vient d'abord, les loisirs viennent ensuite. Il est dangereux de n'aimer et de ne chercher que les seconds au détriment du premier. Si on consacre son temps et son esprit à la détente, celle-ci devient une idole. De même, on idolâtre le travail quand on l'accomplit sans prêter attention au repos. La vie chrétienne devrait comprendre une saine proportion des deux.

Si Neil Postman a raison et si les Américains (y compris de nombreux chrétiens) « s'amusent à en mourir »,7 c'est parce que les croyants ne réfléchissent pas assez à leurs loisirs. Ryken a critiqué les dirigeants chrétiens : « Nous n'avons pas été encouragés par les pasteurs et les enseignants à prendre conscience des choix de nos temps de loisirs… »8 Dans l'Église, il y a place pour une éthique chrétienne du travail et pour une éthique chrétienne des loisirs. Comme la Bible évoque les deux, chacune doit être enseignée. Après tout, le Seigneur est Maître souverain, de chaque heure : « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Cor. 10.31).

Notes :
1

United States Department of Labor, “American Time Use Survey Summary,” U.S. Department of Labor Bureau of Labor Statistics Website, 28 juin 2007, http://www.bls.gov/news.release/atus.nr0.htm (accédé le 8 novembre 2007).

2

Pour les adultes de 35 à 44 ans, le temps passé devant la TV « descend » à 2,56 heures par jour ; dans la tranche des 45 à 54 ans, il s'élève à 3,03 heures par jour, et ensuite, il continue à grimper. Voir le Département du travail des États-Unis, “Table 11,” U.S. Department of Labor Bureau of Labor Statistics Website, 28 juin 2007, http://www.bls.gov/news.release/atus.t11.htm (accédé le 8 novembre 2007).

3

Michael Argyle, The Social Psychology of Leisure (London: Penguin Books, 1996), p. 191.

4

Leland Ryken, Redeeming the Time (Grand Rapids: Baker Books, 1995), p. 291.

5

Ibid., p. 260.

6

Ibid., p. 287.

7

Neil Postman, Amusing Ourselves to Death: Public Discourse in the Age of Show Business (New York: Penguin Books, 1986).

8

Ibid., p. 260.


Texte biblique de la Nouvelle Edition de Genève Copyright ©1979 Société Biblique de Genève Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.