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L'éthique du travail zouloue

Lorsque le missionnaire américain Newton Adams atterrit près du Cap en Afrique du Sud, en 1836, il apprit vite que la souplesse était le mot d'ordre du missionnaire. Il s'était attendu à travailler dans des communautés zouloues stables, mais celles-ci avaient été dispersées par les guerres récentes. Aussi opta-t-il rapidement pour servir un nouveau groupe social, les réfugiés.

Afin de pourvoir simultanément à leurs besoins physiques et à leurs besoins spirituels, Adams mit au point une stratégie d'évangélisation : il proposa à de jeunes Zoulous de vivre dans sa famille en échange des vêtements, de l'instruction et d'une compensation financière accordée à leurs parents. Si son plan produisit de nombreuses conversions, il comportait un danger : les Zoulous risquaient de prendre la dépendance envers les missionnaires pour celle de Christ.1

Ce danger particulier s'accrut au cours des années suivantes, lorsque de nouveaux conflits dans la région obligèrent la mission à se déplacer. Adams pria le gouverneur anglais, Sir George Grey, de les aider.2 Grey était presque prêt à tout pour stabiliser la région, si bien qu'il accorda aux sociétés missionnaires un terrain de 500 acres entouré de milliers d'acres disponibles comme base missionnaire. Malheureusement, Grey créa involontairement de petits fiefs économiques, avec les missionnaires en haut de l'échelle et les convertis indigènes en bas. Une fois de plus, dans un tel contexte, il était presque impossible de savoir si les convertis servaient les missionnaires ou Christ.3 Mais le temps a prouvé que les Zoulous avaient acquis une authentique éthique de travail protestante.

Lorsque les missionnaires organisèrent leur séminaire de fortune, « les adultes zoulous furent prêts à quitter leur station pour suivre leur professeur missionnaire, en déracinant souvent leur famille pour cela… Ils firent preuve d'une détermination prodigieuse et ils surmontèrent les obstacles qui auraient pu les décourager pour recevoir une instruction. »4 Une fois préparés, les Zoulous firent preuve d'initiative en fondant leur propre société missionnaire et en arpentant les régions environnantes pour prêcher l'Évangile à leurs voisins hors d'atteinte de la mission américaine.

Les Américains étaient « des descendants spirituels des Puritains », pour lesquels « l'assiduité et la piété étaient inextricablement liées. »5 Conformément à leurs racines, ils offraient à la fois une étude biblique pour le cœur et de la terre labourable pour les mains, en faisant des Zoulous des propriétaires terriens responsables de leur lopin de terre. Les missionnaires encouragèrent également les petites industries, et les Africains adhérèrent à leur projet. Ils construisirent et firent fonctionner des usines de sucre rentables sans l'aide des missionnaires.

Ces avant-postes missionnaires auraient pu laisser une petite communauté de convertis dans la dépendance de la direction financière et spirituelle de leurs amis étrangers, mais des leçons spirituelles plus profondes étaient acquises : « Une nouvelle classe d'Africains apparut. Ils firent preuve d'esprit d'initiative et furent encouragés par les missionnaires, et ils devinrent entrepreneurs ou propriétaires terriens, ainsi que dirigeants des affaires de l'Église. »6

La conversion devrait toucher tous les aspects d'un être humain, y compris sa vie professionnelle. Les Zoulous fournissent un exemple remarquable de la façon dont Christ remplit d'énergie les nouveaux convertis et pousse leur conscience et leur imagination à accomplir un travail fécond. Ils sont devenus comme les missionnaires eux-mêmes, des agents et des bénéficiaires de la culture chrétienne avec son éthique de travail à la fois stricte et plaisante.

Notes :
1

Myra Dinnerstein, “The American Zulu Mission in the Nineteenth Century: Clash over Customs,” Church History 45 (juin 1976): p. 236.

2

La Grande Bretagne avait annexé la région en 1842.

3

Ibid., p. 237-238.

4

Ibid., p. 239.

5

Ibid., p. 241.

6

Ibid.


Texte biblique de la Nouvelle Edition de Genève Copyright ©1979 Société Biblique de Genève Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.