English Español Ελληνικά
Tendances actuelles
> Références bibliques > Précédents historiques > Écrits et citations > Tendances actuelles
> Accueil > Tendances actuelles > Vertu > Repentance > La repentance : un remède à la lèpre morale
> Catégorie

La repentance : un remède à la lèpre morale

Comme le savent tous les athlètes, la souffrance fournit une information, et une information utile. Même si un monde sans souffrance semble séduisant, la réalité est beaucoup moins souhaitable. L'absence de douleur est une pathologie grave, caractéristique de la lèpre. Le drame du lépreux est qu'il ne peut pas ressentir de douleur. Aussi, sans s'en rendre compte, il met ses mains dans le feu et se brûle gravement. À son insu, ses pieds se blessent et s'infectent, et s'ils ne sont pas soignés, ils ne peuvent plus le porter.

Le sentiment de culpabilité, comme toutes les autres souffrances, nous informe. Perdre totalement cette faculté est l'équivalent moral de la lèpre. La conscience de l'individu — et de la société — peut s'endurcir.

Dans ses écrits sur son travail de psychiatre de prison en Angleterre, Theodore Dalrymple relate les réactions des prisonniers face à leur destin. Ils niaient tous, non les délits qu'ils avaient commis, mais la responsabilité de leurs actes. Quand il demandait : « Pourquoi êtes-vous ici ? », Dalrymple recevait souvent des réponses de ce genre : « juste pour des cambriolages ordinaires », « pour une petite agression » et même « juste pour une petite accusation foireuse de meurtre ».1 Ils croyaient que leurs actions étaient sans importance et normales. En réalité, selon Dalrymple, dans l'Angleterre actuelle, les criminels ont l'impression d'être victimes d'une grande injustice lorsqu'ils sont incarcérés pour leurs délits graves. Ils ont besoin de compréhension et d'aide, et non de punition.

Évidemment, l'autojustification n'est pas réservée à la pègre. Le refus d'admettre sa responsabilité personnelle est aujourd'hui très en vogue dans la société. Il est entretenu par le relativisme moral et du désir utopique, au sein de l'élite intellectuelle, de se débarrasser de ses sentiments déplaisants.

C'est vraiment une théorie grisante. Si aucune action n'est totalement mauvaise (mis à part, peut-être, quelque chose qui interférerait avec l'autodétermination de quelqu'un d'autre) et si les sentiments qu'on éprouve quand on a fait quelque chose de mal sont pénibles, la solution évidente consiste donc à considérer la culpabilité et la honte comme le problème au lieu de traiter le comportement qui y a abouti. Même lorsque quelqu'un a violé l'autonomie de quelqu'un d'autre, deux mauvaises actions n'équivalent pas à une bonne. Il est inutile de rajouter une souffrance supplémentaire aux autres en culpabilisant quelqu'un : à quoi cela sert-il ? La solution appropriée est la thérapie et non la punition. Après tout, le comportement d'une personne est la conséquence d'une combinaison très complexe de facteurs génétiques et liés à l'environnement… Une fois que quelques arguments similaires ont été accumulés, la culpabilité morale personnelle disparaît dans une bouffée de logique, et la lèpre morale prend le dessus.

Le Dr Dalrymple rapporte qu'à l'âge de huit ans, il a volé une barre chocolatée d'un penny à la boutique voisine. Quand sa mère l'a découvert,

« [Elle] ne dit pas qu'il s'agissait d'un épisode passager de délinquance, qui passerait tout seul… ni que mon larcin était un acte naturel d'expression ou de révolte contre l'inégalité de pouvoir et de ressources entre les enfants et les adultes, ou quoi que ce soit d'autre que mon désir d'avoir le chocolat sans devoir le payer. Elle avait raison, évidemment. Ce que j'avais fait était moralement mal, et pour m'en persuader, elle me poussa jusque chez Mme Marks, la propriétaire de la boutique, où j'avouai mon péché et lui payai deux pence à titre de restitution. Ce fut la fin de ma carrière de voleur à l'étalage. »2

Parler franchement mène à la repentance, donc à la guérison. La mère de Dalrymple coupa court à la folie de son fils en appelant le péché par son nom, tout comme le font les bons prédicateurs avant que s'installent la lèpre morale et ses dommages irréversibles.

Notes :
1

Theodore Dalrymple, “How Criminologists Foster Crime,” City Journal Website, automne 1999, http://www.city-journal.org/html/9_4_oh_to_be.html (accédé le 11 mars 2004).

2

Ibid.


Texte biblique de la Nouvelle Edition de Genève Copyright ©1979 Société Biblique de Genève Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.